Concédons que nous n’avons pas toujours -somme toute assez rarement- partagé les idées véhiculées par Charlie Hebdo ; il n’en demeure pas moins intolérable d’attenter à quelque liberté d’expression que ce soit -satirique fût-t-elle, sur le sol même qui l’a vu naître, au prix du sang versé pour y parvenir, et la maintenir, tant bien que mal, jusqu’à aujourd’hui.
En ce sens, nous sommes Charlie, qui, à n’en pas douter un seul instant, se relèvera de ses encres sanguines, de cet odieux massacre, et resterons Charlie, quoiqu’il puisse advenir, et à quelque fatwa devrions-nous faire face.
Au nom de cette très chère Liberté, rudement acquise, de la défense de la laïcité républicaine, de la Libre expression, rassemblons-nous, dressons-nous face à cette nouvelle, lâche et aveugle barbarie, fruit blet de la bêtise et de l’obscurantisme.
Gardons-nous toutefois, s’il est besoin de rappeler à la raison, de toute stigmatisation des « Français de confession musulmane » (et non des « Musulmans de France » comme il se dit, je le crois, fort maladroitement : l’appartenance à un état républicain, un pays laïc, ne doit-elle pas primer sur toute appartenance religieuse, de quelque obédience qu’elle soit et ce, d’où que nous venions ?).
Cette nuance sémantique, dans ce contexte d’extrême tension entre les communautés, de tentatives de division, d’éclatement du vivre ensemble du peuple français, croyant ou non, revêt ici tous son sens.
Eric-Georges MICHEL. Janvier 2015
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