pierre amourette

 

Né à Jersey en 1947. Vit et travaille en Normandie.

• 2018. Galerie Béatrice Soulié. Paris VIe.
SLBA. Palais de Bondy. Lyon
            « Les artistes de Viviane S. », céramique contemporaine. Abbaye de Léon.

• 2016. Halle Saint-Pierre. Paris XVIIIe. Galerie Bourdette-Gorzkowski. Honfleur.
           « Artistes en Liberté ». Lyon.
« Arts sur le fil », Salon d’art international. Alençon.

• 2013. Résidence au Musée des Arts Buissonniers. Saint-Sever-du-Moustier (Aveyron).

• 2010. Galerie du rat mort. Ostende (Belgique). Galerie Blanche. Nice.

• 2006. Chapelle Saint Marc. Brou (Eure et Loire).

 

 


❏ Vierges Sages, vierges folles. Amourette nous livre la douleur de ses vierges hurlantes et vociférantes. Sont-elles pour autant des femmes souffrantes d’un enfantement qui ne finit pas, confrontées à la vie, à la peur, à la mort. Pierre Amourette dont on connaît le monde baroque, ne laisse jamais indifférent.

Autodidacte, secret et pudique, il travaille dans son atelier installé dans le Perche où il est éducateur. C’est dire s’il est à l’écoute des pulsions et des blessures comme des émerveillements. Silence et aveux nourrissent sa démarche. Sa maîtrise du modelage simule l’improvisation où la pensée le dispute à l’instinct.

Il torture la terre, débusque les formes d’une genèse qui n’en finit pas de se livrer, ivre lui-même des ressources offertes par la matière. Ses doigts la pétrissent avec rage. Du limon originel, il extrait la sève, arrache le souffle de vie. Puis il confie au feu, à trois reprises, ces pièces modelées dans l’urgence. Trois cuissons métamorphosant ces figurent, leur donnent leurs lettres de noblesse. Les glaçures, vertes, bleues, lie-de-vin, les habillent d’une grâce inattendue.

Les vierges en majesté d’hier sont aujourd’hui distancées par ces Mater Dolorosa. Elles émergent d’un bouillonnement de plis, de crevasses vestimentaires accumulées comme les pétales flétris d’un bouquet dont les couleurs s’écoulent dans un dernier sursaut de beauté. Des mains déformées étreignent un Jésus insupportable, tandis qu’une bouche démesurée s’ouvre sur un cri silencieux dans un visage de Méduse.

Dans Amourette, il y a amour. C’est ce que nous donnent ses Pietas.

 Lydia Harambourg
Gazette de l’Hôtel Drouot. 09/01/2004


Pietà